La majorité du Conseil Régional GrandEst, en tant qu’Autorité Organisatrice des Mobilités (AOM), a décidé d’ouvrir à la concurrence le marché du transport ferroviaire (avec son complément Car). Notre association Bruche Piémont Rail n’était pas favorable à cette opération mais en prend acte.

Les lignes Strasbourg-Molsheim-Saales-Saint-Dié-des-Vosges-Epinal, Strasbourg-Molsheim- Obernai-Barr-Sélestat, Sélestat-Ribeauvillé et Sélestat-Saint-Marie-aux-Mines-Saint-Dié-des-Vosges en car et Nancy-Vittel-Contrexéville sont les premières concernées.

La mise en œuvre est prévue pour fin 2021/début 2022. L’écriture du Cahier des Charges pour l’Appel d’Offre est en cours à la Région.

Il nous faut rester vigilant sur la suite de ce développement.

Quel objectif pour cette opération ?

Ce transport collectif est déficitaire (comme c’est le cas de la plupart d’entre-eux – la CTS à Strasbourg, la CTBR pour l’interurbain, .. ) . Le prix acquitté par le voyageur correspond à environ 25% du coût du service ferroviaire. La Région GrandEst assume le solde pour près de 800millions d’€ par an, grâce à la dotation versée par l’état aux régions et le budget régional.

De quoi est-il question ?

Pour essayer de réduire sa contribution au service de transport ferroviaire, la Région s’est engagée dans cette opération de mise en concurrence.  En ce moment, elle rédige le cahier des charges auquel des opérateurs intéressés devront répondre pour faire valoir leur ambition, leur savoir-faire et leurs conditions économiques.  L’enjeu est  d’emporter le morceau et gérer  l’exploitation de ces lignes, le fait d’y faire rouler des trains et d’assurer les services de cars attachés.

Les prix des services pour le consommateur devraient rester inchangés. Ils sont et restent de la compétence (exclusive) de la Région (AOM).

Les voies sont et restent dans le patrimoine national, gérées et maintenues sous l’autorité de la SNCF-Réseau.

Les matériels circulant resteront, comme aujourd’hui pour la plupart d’entre-eux, et surtout les plus neufs, propriété de la Région GrandEst qui les met à disposition des opérateurs.

Nos préoccupations ; nos points de vigilance :

L’offre de service doit rester à un bon niveau et doit même s’améliorer :

- La baisse de la contribution de la Région ne doit pas s’accompagner d’une baisse des dessertes et de la qualité de service

-  Les temps de voyages doivent être optimisés par une meilleure exploitation des lignes rénovées et des matériels récents

-  Les correspondances entre segments assurés par différents opérateurs seront-elles optimisées ? Et comment seront gérées ses correspondances en cas d’incidents et de retards ?

-  Quelle continuité pour les cartes  de réduction et les tarifs sociaux ?

-  Quel développement pour la distribution et vente de billets et services ?

-  Quelles seront la liberté et la dynamique du nouvel opérateur pour adapter les horaires et les services ?

-  Qui gèrera les gares et arrêts : le nouvel exploitant ou SNCF Gares & Connexions ?

Quelques réflexions :

La plupart des organisations essayent de grandir pour amortir les couts fixes sur des volumes plus importants.

La gestion des moyens de secours, personnels et matériels, est bien plus aisée quand le « terrain de jeu » est d’une certaine dimension.

Dans notre cas, ces leviers d’optimisation ne sont pas réunis

Et l’idée de liaisons traversant la gare de Strasbourg (Molsheim <> Haguenau par exemple) n’est plus envisageable dans cette expérimentation.

A suivre.

André LOTT Président